Cannes Dakar 2022
Dans le cadre de son adhésion au sein du Réseau des Villes créatives Unesco, la Ville de Cannes souhaite signer un partenariat avec celle de Dakar afin de participer à la vitalité culturelle et artistique du Sénégal toutes disciplines confondues (cinéma, arts plastique et graphique, musique…).
C’est dans cette perspective que la ville de Cannes a sollicité la réalisatrice Angèle Diabang pour sélectionner une série de courts métrages qui seront diffusés par Cannes Cinéma lors de la rentrée de septembre 2022, à l’occasion des séances de cinéma de la saison de Cannes Cinéma et ses partenaires (Ciné-Club, Voir et revoir, les Jeudis…) ou dans le cadre des Rencontres Cinématographiques de Cannes.
En 2013, un fait inédit se produit lors du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Le Sénégal remporte une quinzaine de trophées en une édition, dont celui de l’étalon d’or pour le film « Aujourd’hui » d’Alain Gomis. Depuis, le cinéma sénégalais a pris un nouvel essor. Ce rayonnement culturel nous a valu la mise en place d’un fond de promotion du cinéma sénégalais, le FOPICA. Cette mesure incitative a créé un bouillonnement et aujourd’hui les talents se confirment avec des idées originales et innovantes qui se démarquent de plus en plus du système classique de notre écosystème cinématographique. La sélection de court-métrages proposée dans le cadre des rencontres Cannes-Dakar offre un regard sur une nouvelle génération décomplexée et connectée au monde qui sait allier, avec subtilité, la profondeur thématique des films de Ousmane Sembene avec l’audace des narrations très artistiques de Djibril Diop Mambetty.
Angèle Diabang est née à Dakar en 1979. Elle est formée au Forut Média Centre de Dakar (2003), à la FEMIS à Paris et à la Filmakademie en Allemagne. En 2005, elle commence par le documentaire avec plusieurs films engagés dont Congo, un médecin pour sauver les femmes, premier film sur le Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018. Ma coépouse bien-aimée marque ses débuts dans la fiction. Son deuxième court métrage Un air de kora est primé Poulain de bronze au FESPACO 2019. La cinéaste remporte également le prix de la meilleure réalisatrice de la CEDEAO (Afrique de l’ouest).
Un air de kora continue son ascension et reçoit les trophées de meilleur court-métrage au AMAA : African Movie Academy Awards et à des festivals au Burundi, au Rwanda, au Bénin (2 fois), à Dakar et au Togo ; et les « Nuits en or des Césars 2020 » qui met en lumière les meilleurs courts du monde chaque année. En 2021 et 2022, Angèle est un des 3 producteurs de la série documentaire Africa Direct pour Aljazeera English. Avec Karoninka, sa société crée en 2006, Angèle a produit une quinzaine de films. Elle est coproductrice du dernier film de Robert Guédiguian, Twist à Bamako.
De mars 2014 à septembre 2016, Angèle occupe les fonctions de PCA de la SODAV, société de gestion collective du droit d’auteur du Sénégal. Elle connait parfaitement la scène artistique sénégalaise (toutes disciplines confondues).
Les Tissus Blancs de Moly Kane – 20′ – Sénégal / France
Demain, Zuzana se marie. Dorénavant, chaque minute compte pour effacer son passé et devenir la femme qu’on attend d’elle.
Astel de Ramata-Toulaye Sy – 24′ – Sénégal / France
Nous sommes en octobre, c’est la fin de la saison des pluies au Fouta, une région isolée au nord du Sénégal. Astel, treize ans, accompagne tous les jours son père dans la brousse. Ensemble, ils s’occupent de leur troupeau de vaches. Mais un jour, en plein désert, la rencontre entre la jeune fille et un berger vient bouleverser le quotidien paisible entre Astel et son père.
Dem Dem de Pape Bounama Lopy – 25′ – Sénégal
Matar, un pêcheur sénégalais, trouve dans la mer le passeport d’un Belge d’origine africaine. Il décide de l’utiliser et se met en tête de lui ressembler. Au fil des jours, l’apparence du pêcheur change. Il devient de plus en plus énigmatique aux yeux de sa femme Nafi.
Tang Jer de Selly Raby Kane – 13′ – Sénégal
Un tenancier de Tangana pas comme les autres, observe dans son mystérieux restaurant le ballet incessant des êtres qui peuplent la ville de Dakar. Entre nunkurunku et brochettes fumantes, soupe et lait concentré, Onfaaya écoute les asseulés, apaise les agités, panse les plaies et accueille la vie…
La Pierre précieuse de Babacar Hanne Dia – 21′ – Sénégal
Au profit de leur communauté, deux enfants veulent remettre aux autorités une pierre précieuse découverte dans un site archéologique. Ils doivent faire face à Kalidou, vieil homme endetté et intrépide qui a déjà fixé un rendez-vous avec un antiquaire pour lui vendre la pierre. Une course contre la montre est lancée entre Kalidou et les deux enfants à travers la forêt.
Tajaboon de Fatoumata Bathily – 22′ – Sénégal
Saly est une jeune mère qui culpabilise pour la mort de son époux péri en mer – une rupture inattendue qui enfante plein d’interrogations chez elle. Malgré le soutien mystique et moral de sa mère, elle n’arrive pas à se refaire une nouvelle vie, jusqu’au jour de la “Tamxarit”, la date qui marque le nouvel an musulman.
Palanteer M’bedd de Mamadou Diop DLM – 13′ – Sénégal
Peintre en manque d’inspiration, Moussa déménage dans un nouveau quartier. A peine arrivé, il est intrigué par le calme qui règne dans sa ruelle. Il ne voit jamais ses voisins. Excepté cette jeune fille qui habite en face de chez lui. Une fille qu’il n’arrive à cerner. Le jour elle apparait devant lui voilée, et la nuit elle se dévoile complètement. La situation commence à virer à l’obsession pour Moussa. Cette jeune fille pourrait bien être sa nouvelle muse.
Ma coépouse bien-aimée de Angele Diabang – 15′ – Sénégal
Deux nouvelles coépouses sont seules dans une grande maison, le mari et les enfants absents. Elles ne veulent pas se parler. Simultanément, des voix en off de deux autres femmes nous racontent leurs expériences de la polygamie.
Les Talentueuses Caméras d’Afrique
Dans le cadre de Cannes Cinéphiles, pendant le Festival de Cannes, Cannes Cinéma et la ville de Cannes organiseront une séance en partenariat avec l’agence culturelle africaine, le samedi 21 mai à 9h au Théâtre Alexandre III : Talentueuses caméras d’Afrique.
Découvrez 6 courts métrages sélectionnés par l’Agence Culturelle Africaine en partenariat avec les plus grands festivals du film du continent : Dakar Court, Journées Cinématographiques de Carthage, Festival International du Film de Durban, Ecrans Noirs de Yaoundé, Rencontres du Film Court de Madagascar, Clap Ivoire et le Festival Films Femmes Afrique au Sénégal.
Ce programme d’1h37 a été projeté samedi 21 mai 2022 à 9h au théâtre Alexandre III et a été accessible sur billetterie.
The unusual kinky quaint peculiar weird strange rum queer odd and bizarre day of a shadow man de Andriaminosoa Hary et Joel Rakotovelo : 9min
Jack se rend compte qu’il n’est pas réel et qu’il n’est qu’un personnage dans un film. Désireux de trouver sa liberté, il se rebelle contre son réalisateur, Hary Joel.
La Voie d’Henriette de Safia kessas : 29 min
Henriette est une jeune maman célibataire, et c’est aussi une personne sans papier qui est porte-parole du collectif de la voix des sans papiers. Tous les jours, elle se bat avec le soutien de son avocat, Maitre Lurquin, pour loger les familles sans papier au coeur de Bruxelles. Pour sa sécurité, Henriette a dû se séparer de son compagnon, et a perdu la possibilité d’obtenir une régularisation. Avec son fils, elle vit désormais de déménagement en déménagement, se demandant quel avenir cette enfance pourra lui offrir. À la lutte pour la régularisation et pour l’installation dans un logement sain s’ajoute celle de la reconnaissance des identités de chacun.
Ma Passion de Djelika Mama Traoré : 13 min
En Afrique, plus particulièrement au Mali. Les femmes artistes rencontrent beaucoup de difficultés dans leur carrière. Ces obstacles poussent nombre d’entre elles à jeter l’éponge. Vivre sa vie d’artistes en tant que femme est un combat quotidien. Confrontées à de multiples préjugés, plusieurs femmes voulant se lancer dans cette aventure finissent par jeter l’éponge. Fatima Maiga, musicienne et artiste Comédienne nous l’exprime à travers ce film qui parle de l’intégration des femmes dans le milieu artistique.
N’tcholo de Toboe Audrey : 12 min
N’tcholo est une jeune femme qui subit toutes sortes de violences dans son
foyer. N’en pouvant plus, elle décide d’enregistrer son témoignage avant de se donner la
mort.
Taajabone de Fatoumata Bathily : 21 min
Saly une jeune femme de 28 ans a encouragé son mari Moussa à monter dans une pirogue de fortune. Un jour, elle apprend que le bateau a chaviré et que Moussa a disparu. Traumatisée et fragilisée par cette tragédie, Saly se sent coupable et sombre dans une dépression dont rien ne semble pouvoir la tirer. Arrivera-t-elle à dépasser ses souffrances pour renouer avec l’envie de vivre ?
La Star de Kevin Mavakala : 14 min
Avec les moyens de bord, un réalisateur fait de tout son possible pour la réussite du tournage de son film, malheureusement pour lui, il tombe sur une actrice qui ne lui
facilite pas la tâche.